Commémoration du 11 Novembre
Vendredi 8 novembre 2019. Les élèves de CM2 se sont rendus à l’Esplanade du Souvenir près du théâtre du Quartier Libre. A l’occasion de la commémoration, les enfants ont présenté une chanson de MC Solaar “Les mirabelles”. C’est un titre où le poète déplore que le seul témoin impuissant du temps qui passe et des millions de morts qui ont péri lors de la Première Guerre Mondiale soit les mirabelles, fruit emblématique de la Meuse. Voici les paroles ci-dessous. J’suis un village comme quelques autres en France Ma naissance se situe vers la Renaissance Moins d’une centaine quel que soit le recensement Bien avant les pansements, j’n’avais que des paysans. J’en ai vu lutiner ou flâner ou glaner Des pelletés de mirabelles vers la fin de l’été. Je crois que l’unique chose qui a changé ma vie Fut l’arrivée des taxis. Et ils sont pleins, selon mes recoupements Il y a des gueules cassées, pour les blessés : prothèses et pansements Face à face ils se font front dans les tranchées Avant tout ce manège, j’étais un village enchanté. On ne me croit pas, ça semble irréel Avant tout ce manège, j’étais un village enchanté Les seuls témoins sont les mirabelles Avant tout ce manège Ils se sont préparés pour la bataille Dans l’artère principale c’est la pagaille Ils portent des uniformes bleus, rouges, voyants Avec montre à gousset, couvre-chefs flamboyants. La grosse Bertha fait face au crapouillot. Le flot de feu est continu, soutenu par les artiflots. « Comme à Valmy ! » nous répétait l’académie « Une bataille, des acclamations et c’est l’accalmie ! » Les murs ont des oreilles, c’est la fête au village Le théâtre aux armées nous fait découvrir le jazz Il y a des fanions, des litrons, du tapage Et cette odeur maudite le vent nous ramène les gaz Il y a de la joie, des pleurs, des fleurs, la peur, Tout à l’heure, on a fusillé un déserteur. Il avait ce poème dans sa vareuse Adieu, Meuse endormeuse. On ne me croit pas ça semble irréel Avant tout ce manège, j’étais un village enchanté Les seuls témoins sont les mirabelles Avant tout ce manège Maintenant que la guerre est passée Il n’y a plus de soldats terrés dans les tranchées Les Taxis de la Marne s’en sont retournés. Qui aurait pu penser que j’les regretterais. En l’an 14 ils étaient des milliers Démobilisés je ne les ai pas oubliés J’repense au boulanger, je sens le pain au millet Des blessés, des macchabées mais là au moins je vivais ! Ça fait plus d’cent ans que je n’ai plus d’habitants Quelques mots sur une plaque et puis des ossements. Je le dis franchement : c’est pas latent, j’attends Le retour de la vie dans la paix ou le sang. Trop court était l’enlisement… Je n’ai plus aucun habitant… Les mirabelles sont en déshérence Je suis un village mort, pour la France. Allons enfants. On ne me croit pas ça semble irréel Allons enfants. Les seuls témoins sont les mirabelles Allons enfants. Les seuls témoins… Allons enfants. Sont les mirabelles. Allons enfants. Allons enfants.